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PROMENADE EN HOLLANDE.

le docteur ; mais mettons-nous à table et buvons à leur retour : je vous garantis qu’ils reviendront. »

La salle à manger était élégante et recherchée, comme le reste de la maison ; mais je ne lasserai pas mes lecteurs par une nouvelle description. On nous servit, suivant l’usage hollandais, des compotes et des sucreries, pour les mêler avec les viandes et les volailles ; je les mangeai séparément, et de cette façon les plats sucrés me parurent des entremets exquis ; ils étaient en profusion. Au dessert, on couvrit la table de paniers en verres de Bohême et de petites corbeilles en poterie de Dresde argentée et bronzée, dans lesquelles brillaient en pyramides des primeurs et des raretés de tous les pays. Je me récriai sur le luxe des raisins d’Espagne, des ananas des Antilles et des figues fraîches de Provence.

« Suivez-moi, me dit le docteur, et vous verrez qu’il y a ici de quoi allécher et tenir à jamais en cage les deux vert-verts les plus sensuels. »

Il ouvrit une porte de la salle à manger qui donnait sur une belle office en marbre blanc, où s’élevaient des étagères de noyer alignées comme les tablettes d’une bibliothèque. En place des livres entassés, c’étaient des flacons de liqueurs et de conserves, des pots de confitures, des boîtes de pistaches, de dattes, de pâtes, de fruits secs et de nougats ; puis des batteries de saucissons, de boutardelles, de pe-