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PROMENADE EN HOLLANDE.

nérations. Nous arrivâmes sur la terrasse couverte de vases de fleurs qui dominait la campagne : à droite, tout le panorama de Rotterdam se déroula à mes yeux ; devant moi c’était le cours majestueux de la Meuse et les plaines qui bordaient sa rive gauche ; derrière moi, les villas, les allées et les canaux du Plantage. Je ne me lassais pas de cette vue variée.

Un domestique indou en livrée bleue vint nous avertir que le dîner était servi.

Nous trouvâmes le docteur sur le seuil de la salle à manger. Il enjoignit à Rosée de manger et de reprendre des forces pour l’émotion prochaine ; la pâle jeune fille sourit avec béatitude à cette espérance :

« Oh ! vous croyez donc ?… dit-elle.

— Le vaisseau ne peut tarder plus de huit jours, reprit le docteur.

— À moins, ajouta Marguerite en riant, qu’ils n’aient fait naufrage ; oh ! ils le mériteraient bien !

— Tais-toi ! s’écria Rosée avec une sorte de terreur.

— Que feriez-vous donc si elle disait vrai ? répliqua leur caustique ami.

— J’en mourrais, répondit Rosée.

— Et moi, je me marierais tout de suite, reprit Marguerite.

— Vous êtes dans le vrai et dans le juste, lui dit