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PROMENADE EN HOLLANDE.

jusqu’aux fenêtres à balcons bombés d’un rez-de-chaussée exhaussé ; c’était d’un délicieux effet : cette corbeille sortait comme une nymphe antique d’un large bassin couvert de mousses et de plantes aquatiques. De la route où nous étions, un joli pont arqué traversait le bassin et aboutissait à la porte de la maison.

Ce pont était orné de chaque côté par trois petits piliers ronds, dont les deux premiers, du côté de la route, servaient de piédestaux à des groupes de moyenne proportion. Le groupe de gauche représentait deux jeunes filles se couvrant, craintives, d’un voile que leurs bras levés avec grâce tenaient tendu sur la tête, à la façon de Paul et Virginie s’abritant de l’orage ; le groupe de droite se composait d’une Vénus au visage enjoué et malin, désignant à l’Amour debout devant elle les deux jeunes filles qui tremblaient. L’Amour, dans la direction que lui montrait sa mère, tendait son arc avec gravité, en renversant en arrière sa tête frisée. Les autres piliers soutenaient quatre vases de formes antiques où se groupaient les plus belles fleurs de l’Asie, des lotus, des liliums, des cactus, des orchidées.

La porte d’entrée de la maison était en beau noyer sculpté, avec un marteau d’acier formé par deux mains unies : le couronnement de la porte, dit mascaron, se composait d’un vitrail de verre