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PROMENADE EN HOLLANDE.

crêpés, où jouait le soleil, y jetaient comme des lueurs d’incendie.

Cette femme, qui paraissait avoir dix-sept ans, regardait le portrait d’homme placé à côté d’elle et qui la regardait aussi. C’était un jeune homme de vingt ans, plus grand et plus svelte que l’autre, à la mine hautaine tempérée par la douceur du sourire. Les yeux et les cheveux étaient noirs, comme dans l’autre portrait, mais le nez moins recourbé et plus grec ; le teint était pâle ; en somme, la tête plus correctement belle, mais plus froide que l’autre. Il portait la redingote hongroise, fermée par des brandebourgs sur la poitrine.

Qui donc représentaient ces quatre délicieux portraits peints déjà depuis bien des années ? La coupe de la toilette des femmes remontait à 1840, et la date de 1843 était inscrite dans l’angle de chaque toile. Près de quinze ans s’étaient donc écoulés depuis que la jeunesse et la beauté de ces être charmants avaient été reproduites et fixées par le pinceau. Que restait-il de cette jeunesse et de cette beauté ? Vivaient-ils encore ? la mort les avait-elle emportés dans leur fleur ? étaient-ils des parents ou des amis du docteur ? En l’interrogeant sur eux, n’allais-je pas rouvrir quelque plaie douloureuse ? De toutes les indiscrétions, celle qui heurte un chagrin m’a toujours paru la plus coupable. Voilà ce que je me disais dans la demi-perception que me laissait mon