les bras, un peu longs et fluets, étaient d’un modelé parfait et se terminaient par de petites mains aux ongles rosés. Ce rose éclatait plus vif sur les lèvres de la bouche en cœur souriante, enfantine, et qui était le trait le plus vivant du visage, un peu pâle. Le nez était fin et droit ; les grands yeux, d’un bleu de turquoise aux cils blonds, éclairaient à peine la blancheur mate du teint. Les cheveux étaient soyeux, abondants et bouclés, et de cette nuance cendrée que nous appellerions volontiers mélancolique, car elle jetait une sorte de reflet triste sur le front et le cou. Mais la bouche aimable, la bouche en cerise, brillait comme un point lumineux qui rayonnait sur tout le visage nacré.
L’ajustement de la charmante fille était frais, vaporeux, et choisi avec cet art consommé qu’inspire l’amour à la femme qui veut plaire ; la coupe en remontait à 1840, où les cerceaux n’avaient pas encore envahi la taille des femmes, mais où les jupes déjà traînantes et amples descendaient en larges plis et faisaient paraître plus svelte le corsage. Cette robe était en beau damas lilas clair, sans autre ornement que des agrafes en perles blanches descendant du creux du corsage jusqu’à la pointe mince et longue. Sur les épais cheveux cendrés était une petite couronne de frais lilas sans feuillage, et un grand voile diaphane en tulle de soie blanc enveloppait comme d’un nuage toute la charmante