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PROMENADE EN HOLLANDE.

blanc, sur laquelle se dressait un portrait en pied d’Érasme peint par Holbein. Ce portrait formait le milieu entre les deux armoires. Les trois portes-fenêtres s’ouvrant sur la serre et deux petites portes dans les angles, masquées par des rideaux de cuir comme la tenture, occupaient tout le troisième côté de cette pièce carrée ; le quatrième avait au milieu la porte qui donnait dans le parloir, et sur chacune des deux parois encadrant cette porte étaient placés un portrait d’homme et un portrait de femme d’une beauté remarquable et qui se regardaient.

Le tapis sur lequel mes pieds reposaient était en ancienne tapisserie de Beauvais. Une très-grande table carrée en ébène et aux pieds contournés occupait le centre du cabinet du docteur et servait de bureau ; des papiers, des livres et toutes sortes de curiosités rares couvraient cette table. Après cet examen général, mes yeux s’arrêtèrent invinciblement et fixement sur les quatre beaux portraits qui semblaient s’animer et se mouvoir en face de moi, et, quand mes yeux se fermèrent je les vis encore dans mon sommeil. J’ai dit qu’un portrait d’homme et un portrait de femme étaient placés sur les deux panneaux parallèles encadrant la porte du parloir ; les portraits de gauche attirèrent d’abord mes regards. La femme pouvait avoir de quinze à seize ans ; elle était grande et très-mince, malgré le développement des épaules, d’une blancheur d’albâtre ;