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PROMENADE EN HOLLANDE.

servante, et un tablier en fine toile de Hollande était tendu et retroussé sur la robe d’indienne. Elle répondit à la demande du cocher que le docteur était visible. Je la suivis dans un corridor tout revêtu de marbre blanc : le marbre importé en Hollande est un des luxes des maisons riches. Au plafond pendait une lampe de forme antique, d’où s’échappaient les enlacements d’une énorme plante grasse et épineuse. La jeune fille me fit entrer dans une espèce de parloir et alla porter à son maître ma lettre de recommandation.

La pièce où je me trouvais était en stuc blanc sur lequel se détachaient de légères fresques de Pompéi très-fidèlement reproduites ; les siéges, de forme antique, étaient en chêne brut, recouverts de maroquin lilas clair ; aux deux larges fenêtres se déroulaient des stores blancs avec des peintures du même style que celle des parois. Trois lampadaires en verre opale de Bohême étaient suspendus à la corniche intérieure de chaque fenêtre par des chaînes de bronze ; la lampe du milieu était plus large et descendait plus bas que les autres. De ces lampes débordaient des masses de fleurs aux couleurs vives. Cela formait un délicieux effet. Au centre du parloir, sur une large table de marbre blanc, gazouillaient dans une volière sculptée les plus brillants oiseaux de l’Asie. Le plancher était entièrement recouvert de fines nattes indiennes.