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PROMENADE EN HOLLANDE.

je longe le Rhin du côté de la douane. Un grand nombre de femmes du peuple sont assises là sur des bois de construction. Plusieurs tricotent ou raccommodent du linge, d’autres respirent seulement la fraîcheur du fleuve et du soir. Des troupes d’enfants blonds, de tout âge, jouent autour d’elles. C’est à Cologne que la race blonde domine véritablement : je n’y ai pas vu un seul enfant brun. En rentrant dans l’intérieur de la ville, mais toujours dans le voisinage du Rhin, on trouve l’église des Douze-Martyrs, une des plus anciennes de l’Allemagne. Elle porte comme un manteau de vétusté ; ses sculptures sont lézardées, les traits de ses saints s’effacent et se dissolvent, tels que ceux d’un cadavre prêt à devenir squelette ; les pierres sont disjointes par les lichens et les mousses.

Dans plusieurs rues de Cologne on voit sur la façade des maisons des Vierges et des Christs en bois sculpté coloriés.

Je me fais conduire à l’hôtel de l’Europe, et, après y avoir dîné, je ressors pour faire quelques emplettes de cristaux de Bohême, d’eau de Cologne et de bracelets en cailloux du Rhin.

Le jour suivant, je prends la route d’Aix-la-Chapelle. Je suis charmée, à mi-chemin, par la vue d’un joli château à tourelles s’élevant au pied d’une colline boisée. On voudrait passer là toute une saison d’été, avec de bons livres et des amis vrais.