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PROMENADE EN HOLLANDE.

conduit jusqu’à la plate-forme de la tour. Je vois alors se dérouler autour de moi une si vaste étendue de paysage, que j’en suis d’abord éblouie. Je ferme un moment les yeux, et, en les rouvrant, j’impose à mes regards de procéder par zones, en commençant par celle que forme la ville, et ainsi successivement jusqu’aux lignes les plus reculées de l’horizon. Les monuments d’Utrecht m’apparaissent en relief ; à mes pieds, la cathédrale ; plus loin, les hôpitaux, l’hôtel de la Monnaie, le palais du gouverneur et celui des États ; l’hôtel de ville, de construction moderne ; un gymnase, les églises catholiques, les temples et la synagogue ; enfin, la ceinture des boulevards qui ont remplacé les vieux remparts, et où l’admirable promenade du Maliebaan circule ; puis la campagne avec ses bouquets d’arbres, ses cours d’eau, ses prairies, ses habitations variées. À l’aide d’une lunette on peut compter jusqu’à vingt villes et un grand nombre de villages dans cet immense panorama, qu’aucune montagne ne borne. Parmi les villages, la jeune fille qui me conduit m’en désigne un plus régulièrement bâti que les autres. Il se nomme Zeyest. C’est là qu’est la célèbre résidence des frères Moraves.

En descendant du Domtoren, je monte dans une voiture et me fais conduire à Zeyest, situé à deux lieues d’Utrecht. La route est riante et toute peuplée