Page:Colet - Promenade en Hollande.djvu/254

Cette page a été validée par deux contributeurs.
244
PROMENADE EN HOLLANDE.

C’étaient de champêtres toitures
Que le lierre aime à revêtir,
Et d’épais fourrés de verdures
Où les oiseaux vont se blottir.

Quelques barques aux blanches voiles
En silence fendaient les eaux ;
Comme des fruits d’or, les étoiles
Brillaient dans les plus hauts rameaux.

La lune planait claire et grande
Sur les beautés du Maliebaan ;
Un vieux marin de la Hollande
S’assit près de moi sur un banc.

Fumant sa grosse pipe brune,
Il fermait les yeux sans parler,
Tandis qu’aux lueurs de la lune
Je regardais le Rhin couler.

Le jour suivant, je sors dès le matin pour monter au haut du Domtoren (tour de l’église) ; je m’arrête plusieurs fois haletante, et je me repose tout à fait à mi-chemin dans le logement du concierge de la tour, composé de plusieurs chambres très-larges et très-commodes, malgré leur vétusté. En ce moment, la famille du concierge prend le thé autour d’une table reluisante. À côté de la théière sont la bouilloire fumante, les pots de crème blanche et les pyramides de petites galettes aussi friables que nos échaudés et sur lesquelles on étend le beurre salé. Une jeune fille se détache du groupe et me