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PROMENADE EN HOLLANDE.

chent dans ces ombrages ; on les dirait créées pour des amoureux. À mesure que cette promenade se déroule devant moi, mon ravissement augmente, ce sont toujours de nouvelles et attrayantes ondulations de paysages.

Cette promenade, appelée le Maliebaan, est unique en Europe. On ne saurait en trouver de mieux située et de mieux dessinée ; je marche longtemps entraînée par le charme du lieu. Parfois je fais une courte halte sur un des bancs, abritée sous les allées d’arbres. De retour à l’hôtel, j’écris les vers suivants :

Ainsi qu’un merveilleux mirage
M’est apparu le Maliebaan ;
Le Rhin dérobait son rivage
Sous de grands cèdres du Liban.

Les chênes, les pins, les platanes,
Sur les gazons verts s’enlaçaient ;
Au bord des ondes diaphanes
Les cygnes par couples glissaient.

Les maisons rouges sous les treilles
Étalaient leurs vives couleurs,
Et les flots, fraîches corbeilles,
Dans le Rhin reflétaient leurs fleurs.

Plus loin, c’étaient des solitudes
Pleines d’ombre et d’enchantement ;
Des saules aux racines rudes
Sur les flots tombaient mollement.