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PROMENADE EN HOLLANDE.

tion de la musique profane et sacrée ; cette société embrasse tout le royaume.

Ce sont pourtant les chanteurs français ou italiens qui défrayent en général l’Opéra d’Amsterdam. La salle de son grand théâtre peut contenir seize cents personnes. L’avant-scène est formée par un beau portique soutenu par quatre colonnes d’ordre corinthien. De chaque côté s’élèvent sur des piédestaux les figures de Melpomène et de Thalie, au-dessus desquelles sont les médaillons d’Eschyle et d’Aristophane.

Le rideau qui ferme la scène représente le Génie d’Amsterdam faisant une libation sur l’autel des beaux-arts ; Apollon, assis dans un nuage, tient une couronne de lauriers à la main. Cette belle toile a été peinte par J. Kampuizen, d’après un dessin de Kuyper. On lit en bas, en lettres d’or, un distique hollandais dont voici le sens : Le Dieu des arts, invoqué avec ardeur sur les rives de l’Y, ne couronne ici que le génie et la vertu.

Des artistes italiens jouaient ce soir le Barbier de Séville. Le docteur Van H… voulut me faire entendre, pour me reposer de la fatigue du jour, cette musique si vive où le génie de Rossini a prêté des ailes à l’esprit de Beaumarchais et l’a répandu dans le monde entier. L’imagination la plus abattue se ranime et se sent en verve d’ironie en écoutant les airs de Figaro. Le chant de Rosine dispose à l’amour, et le grand morceau de Basile à la misan-