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PROMENADE EN HOLLANDE.

surprise. Mais le commandant Sanche d’Avila réunit tous les détachements des soldats espagnols qui occupaient les environs, et le 4 novembre 1576, il sortit de la citadelle à la tête de ses troupes, assaillit la ville et la mit à feu et à sang. Ces misérables soldats, excités par leur chef, brûlèrent cinq cents maisons, incendièrent l’hôtel de ville et massacrèrent plus de cinq mille personnes. On donna à cet affreux combat le nom de furie espagnole.

Quelques années plus tard, pour se délivrer de cette horrible domination, l’assemblée des États et le duc d’Orange, alors stathouder, appelèrent à leur aide le duc d’Anjou, frère d’Henri III et de Charles IX, qui s’empressa d’accepter et entra en Flandre à la tête d’une armée composée de Français, d’Italiens et d’Écossais. Son ambition était de se faire un royaume à côté de celui de son frère et aux dépens du roi d’Espagne. Il eût pu réussir, s’il avait montré plus de modération et d’habileté. Les bons Flamands étaient flattés de l’idée d’avoir pour roi un fils de France ; mais impatient d’arriver, et cédant à de mauvaises suggestions, le duc d’Anjou organisa une conspiration, et tenta de s’emparer d’un seul coup des meilleures places fortes de Flandre. Le jour du complot fut fixé au 17 janvier 1583. Les conjurés réussirent à Dunkerque, à Bergues et dans quelques autres villes ; ils échouèrent dans beaucoup, et surtout à Anvers. Le 17 janvier