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PROMENADE EN HOLLANDE.

émue et encore toute brûlante de quelque femme qui n’est plus, ou quelques bijoux échangés et portés par deux êtres qui s’aimèrent ; sur chaque vestige enfin qui atteste l’amour et la souffrance.

Le Musée égyptien de Leyde est rempli d’une foule d’objets qui nous initient aux usages de la vie intime d’un peuple étrange. Ce sont des instruments de musique, des tablettes et des papyrus, de magnifiques sarcophages avec leurs momies parées d’or et de pierreries ; puis ce sont des statues de divinités indiennes de grandeur colossale, qui remontent aussi à une incommensurable antiquité. L’art égyptien et l’art indien sont de la même famille, et en voyant leurs œuvres rapprochées on constate encore mieux cette parenté.

Après la double visite du Musée d’histoire naturelle et du Musée égyptien, l’aimable professeur qui me sert de cicérone me fait monter dans une jolie calèche anglaise découverte, où je me repose mollement, tout en achevant de parcourir la ville. Nous nous rendons au Jardin botanique. Avant d’y arriver, l’ami du docteur me fait remarquer une belle rangée de maisons qui s’élève au bord d’un canal ombragé par de grands frênes. Aux fenêtres de la plus élégante de ces habitations, se meuvent les petites glaces carrées à cadres noirs dont j’ai parlé. Tout à coup le store vert et rouge d’une fenêtre du rez-de-chaussée de cette belle maison oscille et se