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PROMENADE EN HOLLANDE


IV

Leyde. — La porte Blanche. — Le Musée d’histoire naturelle. — Histoire d’un coquillage. — Départ de Leyde.


Un ami de mon excellent docteur de Rotterdam, professeur à l’Université de Leyde, était venu m’attendre au débarcadère ; je pris son bras, qui ne me fut pas inutile pour traverser la foule chantante des citadins et des soldats affluant vers les cabarets voisins des huit portes de la ville. Nous entrâmes à Leyde par la plus belle de ces portes, appelée la porte Blanche. Elle dresse son profond arceau en face d’un pont qui traverse le Rhin, ou plutôt une branche de ce fleuve, la seule qui conserve son nom et qui, reçue dans un large canal, se jette à la mer à une lieue de Leyde. Les autres rameaux du Rhin s’éparpillent et se perdent en cours d’eau ou en marécages dans les terres de la Hollande. Le grand fleuve est comme ces destinées qui commencent par la gloire et finissent par l’oubli.

À Leyde, le Rhin, étroit et profond, s’encaisse dans le canal qui traverse la ville : vers la porte Blanche, il a des rives ombreuses ; à gauche s’élève,