Page:Colet - Promenade en Hollande.djvu/138

Cette page a été validée par deux contributeurs.
128
PROMENADE EN HOLLANDE.

On m’introduit dans le cabinet particulier de la reine, qui donne du côté du perron par lequel je suis arrivée. Sur la table de travail se groupent, parmi les livres allemands et français, les plus belles fleurs disposées en rosaces de cachemire dans des corbeilles de fine poterie allemande. Rien de délicieux comme cette façon d’arranger un bouquet : on dirait une combinaison de kaléidoscope. Devant le fauteuil sur lequel s’assied la reine, sont placés le Moniteur et la Revue des Deux-Mondes ; auprès est un ouvrage de tapisserie commencé. Cette pièce est ornée de meubles et de souvenirs intimes.

La visite du palais terminée, je remonte en voiture, et, repassant à travers le bois, je gagne la route de Scheveningue ; je veux voir la mer du Nord par cette radieuse journée. La campagne que je traverse en me rapprochant du rivage n’est plus couverte par les éternelles prairies de la Hollande : ce sont des espèces de landes formées par des monticules de sable où croissent des saules nains ; c’est d’un aspect désolé et morne. Je laisse à gauche le village de Scheveningue, et me fais conduire au vaste établissement de bains qui dresse sur la plage sa façade monumentale. À droite s’élève le pavillon de la reine : c’est là que la famille royale vient prendre les bains de mer. Pas un arbre, pas une plante ne pousse sur ce rivage. Je descends de voiture, je traverse la vaste cour des bains publics, et me trouve