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PROMENADE EN HOLLANDE

AU ROY, SUR SA DEVISE.


ÉPIGRAMME.

Sire, la piété est aussi la justice ;
Ce sont les deux appuys de Votre Majesté :
La justice punit des iniques le vice,
La piété de Dieu maintient l’autorité.

Quel est donc le poëte français qui osa adresser ce quatrain au roi qui décréta la Saint-Barthélemy ?

Tandis que nous parcourons la bibliothèque, un soleil de midi scintille à travers les fenêtres ; j’exprime à M. Holtrop mon regret de ne pouvoir visiter le palais du Bois par cette belle journée. La cour est en fête, et sans doute le palais me sera fermé. M. Holtrop me répond qu’il est rare que Leurs Majestés interdisent la visite de leurs palais aux voyageurs étrangers. « Je vais vous adresser, ajouta-t-il, au secrétaire de la reine. » Et aussitôt il me remet quelques mots pour M. W. de Weckherlin[1], qui habite une délicieuse maison dans le voisinage même de la bibliothèque. Je suis introduite auprès de M. de Weckherlin par une accorte servante frisonne, qui porte des plaques et des fleurs d’or sous son bonnet de dentelle. Je reçois du secrétaire de la reine l’accueil le plus aimable. On ne saurait trop louer cette

  1. Le même qui vient d’accompagner en France la reine des Pays-Bas.