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PROMENADE EN HOLLANDE

chasse des comtes de Hollande. Les canaux qui traversent la ville sont sillonnés par des barques et par des bateaux à voiles ; les maisons, de construction toute moderne, n’ont pas l’aspect étrange et curieux de celles de Rotterdam. À mesure qu’on approche du quartier aristocratique, les canaux disparaissent ; de magnifiques places, de larges rues, des palais et des lignées de belles maisons, régulières se déroulent devant vous. C’est dans ce quartier que sont situés les hôtels les plus renommés ; je descends à celui de l’Europe, dont les fenêtres du premier étage sont pavoisées de plusieurs drapeaux aux armes de Russie ; la grande-duchesse Marie, veuve du duc de Leuchtemberg (fils du prince Eugène), habite en ce moment l’hôtel de l’Europe.

Je me hâte de sortir pour parcourir la ville avant que la nuit n’arrive. Je vais à la poste chercher mes lettres, et je m’arrête en passant sur la place du marché au poisson, où je vois des cigognes apprivoisées. Elles ont pour se loger une petite étable dans un angle du marché, et sont entretenues aux frais de la ville. On leur rend ces honneurs, ou plutôt ces soins, parce que dans les armoiries de la Haye figurent des cigognes.

La soirée est superbe : une pleine lune projette sur les monuments cette lueur laiteuse qui double leur beauté. J’admire longtemps le vieux palais des états généraux, dont une des façades se reflète dans