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PROMENADE EN HOLLANDE.

où elles n’ont pas exercé de conquêtes réelles, leur influence a été fatalement ou providentiellement subie ; on les a imitées librement, c’est-à-dire sans contrainte, par ce seul prestige qui impose l’ascendant d’un autorité civilisatrice. Il en est des nations comme des individus : on veut toujours ressembler à ce qui paraît plus grand que soi.

Ce n’est pas seulement à l’Europe et à l’Amérique que la France et l’Angleterre ont étendu cette double puissance de tout façonner à leur image, mais encore l’Asie.

La Chine est ouverte : avant peu d’années elle sera devenue européenne, c’est-à-dire anglaise et française. Le littoral de l’Afrique a vu passer et dominer tous les peuples de l’Europe sur ses rivages ; il ne reste donc plus au voyageur qui cherche des peintures de mœurs nouvelles, que l’intérieur encore sauvage et jusqu’ici presque impénétrable de cette même Afrique.

Hélas ! ce n’est pas dans ces contrées inexplorées que nous pouvons conduire nos lecteurs ; le chemin de fer nous entraîne banalement sur des routes mille fois parcourues et décrites : hâtons-nous de saisir dans les villes et dans les campagnes quelques signes de race et de mœurs qui nous font sentir encore que nous ne sommes ni en France ni en Angleterre. Franchissons Bruxelles sans nous y arrêter : à quoi bon visiter le palais du roi, celui du duc de Brabant