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PROMENADE EN HOLLANDE.

monumental, ressemblant de loin à un petit château moresque, je vis un magnifique moulin à vent, huché sur une haute tourelle en forme de pain de sucre. Cette tourelle était une élégante habitation, avec de grandes fenêtres à persiennes vertes, où flottaient des stores de mousseline brodés ; un de ces stores, relevé à demi, frôlait la tête d’une belle jeune fille blonde, appuyée sur une des fenêtres. Elle était coiffée d’un chapeau rond, en paille anglaise, autour duquel ondulait une plume grise. C’était encore là une jolie fille de Rotterdam qui devait avoir son roman inconnu. Un drame dans un moulin à vent ! quel joli titre ! Quand je montai en wagon, la jeune fille était encore à sa fenêtre. Bientôt je cessai de l’apercevoir, et je ne pensais plus qu’à l’histoire de Marguerite et de Rosée, dont je n’appris que trois mois après le dénoûment.

Un soir, à Paris, je reçus la lettre suivante du docteur :

Il n’y avait pas huit jours que vous aviez quitté Rotterdam, lorsqu’un matin je vis entrer chez moi Georges et Guillaume. Les sachant débarqués l’avant-veille à Amsterdam, j’avais exigé qu’ils n’apprendraient pas à nos deux aimantes filles l’instant de leur arrivée. Je me réservais le premier examen de leur personne et de leur cœur. Georges, qui soutenait Guillaume, m’apparut fort et robuste, les traits