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ce titre, ne ressemblent guère à ceux qui le portaient autrefois. Parbleu ! milords et messieurs, leur dirais-je, si vous singez leurs dehors, tâchez aussi d’avoir l’esprit d’un Bolingbroke, d’un Horace Walpole, d’un Grammont, d’un François Ier, d’un Henri IV ou d’un maréchal de Richelieu ! on ne peut être un poétique débauché qu’à ce prix !

— Nous voilà bien loin, mes maîtres, dis-je en riant, du point de départ de notre entretien ; voyons, mon cher René, vous qui êtes l’ami d’Albert de Lincel et qui connaissez aussi le savant Duchemin, à qui des deux dois-je me recommander ?

— Écrivez d’abord à ce cuistre de Duchemin, répliqua René ; je pense, comme Duverger, qu’il en sera flatté et viendra vous donner le spectacle de sa personne. Mais, si vous n’êtes pas contente de lui, je réponds d’Albert.


iv


Aussitôt que mes amis m’eurent quittée, j’écrivis quelques lignes à Duchemin pour lui demander sa protection auprès du libraire Frémont ; je le fis sans peine : on se préoccupe peu de l’amour-propre quand on a l’amour. La joie que je cachais au cœur répandait sur toutes mes factions quelque chose de facile et d’heu-