mant les signes de race. Tandis qu’il valsait, sa tête renversée en arrière se montrait à moi dans toute sa beauté. Par deux fois les temps d’arrêt de la valse le placèrent à quelques pas de la chaise où j’étais assise ; la première fois, il me regarda et je l’entendis qui disait à sa valseuse :
— Cette dame blonde, qui est si scrupuleusement emmitouflée dans son velours noir, est sans doute une anglaise, une quakeresse peut-être ?
— Vous vous trompez étrangement, lui répondit la jeune femme.
La seconde fois, sa valseuse lui dit en me désignant :
— Je vous assure que c’est une fille du soleil, et comment vous étonnez-vous qu’elle soit blonde, vous qui avez vécu à Venise, et vu en chair et en os les femmes du Titien.
Il la regarda presque tristement.
Elle reprit : — Il est vrai qu’en ce temps-là vous n’aviez d’yeux et d’attrait que pour les cheveux noirs !
— Comme aujourd’hui, répliqua-t-il en souriant galamment à sa brune valseuse. Mais il me sembla qu’un nuage avait passé sur son front.
La valse finie, il prit son chapeau et sortit du salon.