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xiii
préface

zeglio et Giorgini, tous deux gendres de l’illustre Manzoni, le lurent à leur tour et le firent lire à l’incorruptible auteur des Promessi Sposi, auquel je n’aurais pas osé offrir ce récit d’une passion orageuse. Voici le jugement qu’en porta le vertueux poëte :

— Au point de vue chrétien, me dit-il, je ne saurais approuver cette préoccupation fiévreuse et exclusive de vos héros, d’un bonheur terrestre qui nous échappe toujours. Au point de vue humain, j’ai trouvé dans ce livre une psychologie sincère, une émotion noble et une satire courageuse de la société moderne.

Il est une autre appréciation que je tiens, quoique obscure, à constater ici, parce qu’elle est sortie d’un des cœurs les plus droits et les plus moraux que je connaisse. Lorsque je revins d’Italie, je m’arrêtai quelques jours, dans le midi de la France, chez un vieux parent de ma mère ; comme nous causions, un matin, dans sa vaste bibliothèque remplie des chefs--