— Croyez, je vous en supplie, à mon dévoûment ; je suis votre esclave, ne m’accusez jamais.
— Serais-je en effet menacée d’un grand péril ? reprit Nérine ; non, tout ceci n’est que burlesque ; relevez-vous, mon pauvre enfant, et allez dormir en paix.
L’écolier s’éloigna ; mais, quand il fut près de la porte :
— Je vous assure qu’on médite un outrage contre votre amie, me dit-il à voix basse ; veillez sur elle, prévenez le docteur et ne la quittez plus.
Le sérieux de l’écolier me causa une rapide émotion ; puis, je pensai comme Nérine, que ce conflit n’était que divertissant ; j’en fus d’ailleurs distraite par l’état de mon amie ; sa blessure s’était enflammée ; elle souffrait courageusement ; mais le mal devint le plus fort, sa fièvre augmentait ; je la mis au lit et voulus coucher dans sa chambre pour lui donner mes soins ; elle me laissa faire, car sa résistance fut tout-à-coup enchaînée par un lourd et pénible sommeil entrecoupé d’un peu de délire ; elle avait les joues empourprées, la respiration sifflante : quand le jour parut j’étais fort en peine et je me hâtai d’envoyer chercher le docteur. Il me rassura et ordonna à Nérine un bain où l’on fit infuser des fleurs de tilleul. Je restai auprès de mon amie, tandis qu’elle était