j’ai dit ? s’écria Nérine en riant ; mais songez donc que c’est se reconnaître trompé, et en ce cas c’est à sa femme qu’il devrait en vouloir.
— Mon cousin a une lourdeur d’esprit et une satisfaction de lui-même qui l’empêchent de voir clair dans ces questions-là, répliqua l’écolier ; d’ailleurs sa femme l’a habitué…
— Voilà encore que vous calomniez votre cousine ! interrompit Nérine. Eh bien ! malgré sa légèreté et sa coquetterie je jurerais bien que tout ceci n’est qu’enfantillage et qu’elle est restée une petite femme froide et correcte.
— Ne jurez pas, madame, reprit l’écolier, et surtout tenez-vous en garde : on machine contre vous quelque vilain tour dont je ne veux pas être le complice.
— Eh ! que m’importe ! s’écria Nérine avec lassitude ; j’ai la fièvre ce soir, laissez-moi reposer ; allez en faire autant et abandonnez-moi aux foudres de vos nobles parents.
— Suis-je malheureux ! répliqua l’écolier qui avait envie de pleurer ; s’ils vous offensent, vous allez me confondre avec eux, moi qui donnerais ma vie pour vous servir et pour vous plaire !
Et, en parlant ainsi, il s’était jeté aux genoux de Nérine en répétant :