Peut-être abritez-vous dans vos cavernes noires
Tous les déshérités des bonheurs d’ici-bas ;
Tourments inconsolés et navrantes histoires
Qu’a vus passer le monde et qu’il ne pleure pas.
À ce monde endurci, voilà pourquoi peut-être,
Mer, tu jetas toujours tes sinistres clameurs.
Et quand l’heure viendra de le voir disparaître,
Inexorable aussi, ta voix lui criera : meurs !
Meurs, stoïque témoin de l’humaine agonie !
O globe dépeuplé, te voilà morne et seul :
Toi qui vis tant mourir, meurs ! ta tâche est finie,
Je vais sur ton cadavre étendre mon linceul.
Je me dirigeai vers le Port-Vieux et j’allai m’asseoir sur le bord de la mer qui montait ! Il m’était doux de respirer son air salubre, d’entendre sa voix puissante, de contempler son énergie inépuisable ; je restai là jusqu’à l’heure du dîner. Je vis alors passer sur la terrasse du Casino que je traversais pour me rendre à l’hôtel une foule élégante d’hommes et de femmes qui se dirigeaient vers une des salles s’ouvrant sur la terrasse ; un garçon en tablier blanc vint à moi et me dit : C’est l’heure de la table d’hôte, madame ne veut-elle pas dîner ?
— Dîner là, répondis-je en désignant la salle qu’avait vue sur la mer, je le veux bien, — et je suivis le flot des convives pensant que c’était bien plus