Bientôt Nérine, un peu lasse de cette scène comique, se retira dans sa chambre, où je la suivis.
Nous y étions à peine que le docteur et l’actrice arrivèrent.
— Oh ! vous ne savez pas ? leur dis-je en riant, sur quel volcan en ébullition repose notre amie ?
— Nous savons tout, répliquèrent-ils ; déjà, par deux fois, le brave Taverne a tenu conseil avec nous sur les graves événements qui se passent dans son hôtel.
— Et vous vous taisiez ? repartit Nérine.
— À quoi bon vous troubler ? reprit le docteur.
— Me troubler ! mais, docteur, j’ai le calme de l’innocence ; voyons, contez-moi ce qui me menace !
Le docteur nous dit alors que depuis quelques jours l’hôtelier lui avait fait part de l’ultimatum des Serrebrillant : Ou Nérine quitterait l’hôtel, ou ils menaçaient de le quitter eux-mêmes.
Nérine bondit comme une lionne.
— Ils en viennent là, s’écria-t-elle, eux qui ont été les provocateurs !
— C’est ce que sait très-bien le père Taverne, reprit le docteur, aussi balance-t-il entre sa conscience et son intérêt.
— Il hésite, répliqua Nérine, mais j’en écrirai au préfet de Pau.
— Et moi, ajoutai-je, à tous les journaux de Paris.