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DES ESPRITS EN FRANCE.

Peu de jours après, les feuilles cléricales de Milan et de Turin tonnèrent contre moi. La signature du prince fit scandale ; quelques-uns des pieux folliculaires traitèrent d’impie le fils de leur roi ; d’autres trouvèrent plus politique de m’accuser d’avoir inventé son adhésion.

J’appris en arrivant à Paris, que l’Univers et le Monde avaient fait écho à cette calomnie. Je n’eus pas de peine à l’anéantir dans une lettre que le Siècle publia et que d’autres journaux reproduisirent.

De ce qui précède, tout lecteur peut conclure que les armes sacerdotales n’ont pas varié depuis le moyen âge : « Ah ! Vous ne croyez pas aveuglément en moi, s’écrie l’Église, vous m’examinez, vous me censurez, vous dites la vérité (rien que la vérité, mais hélas ! c’est trop) sur mes souillures et mes violences ; vous préconisez un de mes ennemis, le plus grand, le plus juste et par cela même le plus redoutable ; vous osez contribuer à glorifier Voltaire, qui a battu en brèche ma puissance ! et vous vous étonnez que je tourne contre vous mes vieilles armes : l’assassinat, la spoliation, la calomnie, trinité sinistre ! Ces armes je les cache aujourd’hui et je ne m’en sers que dans l’ombre, mais je m’en sers à l’occasion et sans hésiter quand l’impunité est assurée à mes coups ténébreux. »

Ainsi pense l’Église, ainsi elle agit toujours sans variation depuis des siècles.

Que serait-ce si la force de nuire lui avait été laissée ou lui était rendue ? Heureusement que tous les États de l’Europe sont aujourd’hui d’accord pour « regarder le