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DES ESPRITS EN FRANCE.

Ma conscience inflexible et militante m’inspira la satire de la Voix du Tibre[1] qui parut à cette époque dans les journaux de Naples et se répandit à Rome, où j’eus la hardiesse de revenir plus tard.

Ce ne fut pas à Rome que les mains sacerdotales tentèrent d’abord de m’infliger, suivant l’expression de M. Veuillot, le juste châtiment de mes impiétés. À Rome, sous les yeux d’un ambassadeur de France, il eût été imprudent de faire lapider une femme française. Ce fut, on s’en souvient, dans la solitude de l’île d’Ischia, dont la population ignorante et fanatique, encore livrée à toutes les superstitions du moyen âge, se laisse si facilement entraîner à des actes sauvages et sanguinaires.

Je ne décrirai pas ici les actes de violences qui menacèrent alors ma vie (octobre 1865). Tous les journaux du temps en parlèrent et le Journal des Débats en publia un récit détaillé. De retour en France, en 1867, je racontai moi-même ce drame tragi-comique dans mon livre des Derniers abbés.

Ces scènes de démence avaient failli se renouveler un an après (septembre 1866) dans l’ile de Caprée, où’le mot d’ordre de me courir sus fut donné par des prêtres, comme il l’avait été à Ischia[2].

J’ai dit aussi dans ce livre des Derniers abbés comment, tombée malade à mon passage à Rome (en dé-

  1. Cette satire fait partie du livre des Derniers abbés, 1 volume, librairie Dentu.
  2. Dans un livre en préparation : Les courtisanes de Caprée (mœurs rustiques d’Italie) dont la publication a été retardée par mon voyage d’Égypte, je parlerai de cet autre guet-à-pens clérical.