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LA VÉRITÉ SUR l’ANARCHIE

le vif, étayent dans ce livre ma vraie et juste critique du gouvernement papal.

Cette publication suffit pour attirer sur moi les foudres du Vatican, et les injures de nos publicistes ultramontains.

Tout ce qui sort de ma plume étant toujours dicté par une conviction profonde, mes écrits ultérieurs à ce livre sur Rome en furent l’affirmation de plus en plus absolue. Une fois que la vérité a pénétré dans une âme, elle en devient la maîtresse sacrée et le guide lumineux. Les ténèbres ont beau la circonvenir, la menacer et l’étreindre, l’âme est immuable ; elle oppose sa sérénité souriante aux colères et aux divagations de l’erreur.

Que peut l’infaillibilité chimérique d’un homme contre l’infaillibilité évidente de la Vérité ? La Vérité poursuit sa route rayonnante à travers les déchirements et les douleurs suscités par ceux qui, ayant intérêt à la combattre, font monter la nuit autour d’elle.

Quand j’eus terminé la publication (en 1864) de mon long ouvrage sur l’Italie, je voulus revoir, tout entière, cette terre aimée.

Malgré la prévision d’un homme d’État italien, qui m’avait dit que je ne retournerais pas impunément à Rome, je m’y rendis en décembre 1864. J’y séjournai trois mois, cédant à l’attrait des ruines antiques et de la campagne majestueuse dont le cadre double leur beauté.

Dès mon arrivée, il avait été question de me faire partir dans les vingt-quatre heures, mais on se ravisa ; il fut résolu qu’on me frapperait plus tard et dans l’ombre.