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l’empereur le protégera ; et si je ne puis te guider et veiller sur toi, Dieu ne t’abandonnera pas, je le prie chaque jour pour mon fils. » Cette lettre, où respirait tant de tristesse et de résignation, brisa le cœur d’Anatole, et, pour comprendre son désespoir, il faut que vous sachiez, mes jeunes lecteurs, qu’un ponton est un vaisseau sans mâture, toujours à l’ancre près des ports, prison horrible où les Anglais retenaient captifs tes marins et les militaires français que le hasard de la guerre mettait en leur pouvoir. Là, les prisonniers étaient mal nourris et respiraient ces exhalaisons impures que la mer répand toujours près d’un rivage habité ; ils étaient enfin traités comme des es-