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quittât l’hôpital, de sorte qu’il fit gaiement le reste de la route. Comme il sortait de l’hôtel-Dieu, de cet hôtel si bien nommé, de cet hôtel tout providentiel et qui ne refuse jamais l’hospitalité, il fit un vœu qui se grava profondément dans son âme ; il jura que si jamais il était riche il doterait l’hôpital d’Orléans.

Il arriva à Paris par un temps clair, ce qui lui permit d’aller admirer le palais du roi, la tour de Nesle, le Pré aux clercs, les belles églises et tous les monuments qui décoraient le vieux Paris.

La lettre que lui avait remise le bon gentilhomme était pour un des maîtres des nombreux colléges de Paris. Il ne demandait pas qu’on l’admît comme élève dans l’intérieur du collége, c’eût été trop espérer pour le petit vagabond vêtu d’une pauvre souquenille et fils de mercier ; il demandait qu’on l’employât comme commissionnaire et domestique des élèves et des professeurs, sauf à le recevoir plus tard dans l’intérieur du collége s’il marquait des dispositions frappantes pour l’étude.

Le maître à qui le petit Jacques remit sa lettre était un homme affairé et naturellement brusque.

» Choisis ta place à la porte du collége, lui dit-il, je donnerai l’ordre qu’on t’y laisse tranquille, et nous verrons à te faire faire des commissions ; puis d’un geste il congédia le pauvre enfant.

Mais Jacques était d’une nature résolue et persistante qui ne se décourageait point. Aux murs des colléges, des couvents, des églises et de presque tous les monuments de cette époque, étaient toujours adossées de petites constructions parasites. Contre la façade du collége, d’où Jacques venait de sortir, s’étalaient une échoppe de cordonnier, une autre