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LA RANÇON DU GÉNIE.


SCÈNE PREMIÈRE.


Le théâtre représente l’intérieur de la ferme de Francesco.


FRANCESCO et RITA.


FRANCESCO, entrant tout haletant. Femme, me voici de retour de la ville. Je suis accablé de fatigue.

RITA. Apportes-tu du moins quelque bonne nouvelle ?

FRANCESCO. Eh ! non ; une bonne nouvelle m’aurait fait oublier la marche, et je ne me plaindrais pas.

RITA. Que t’ont dit ces messieurs du tribunal ?

FRANCESCO. Ce qu’ils disent si souvent au pauvre quand il demande justice : qu’il faut d’abord déposer de l’argent pour les premiers frais, et puis qu’on fera des poursuites.

RITA. C’est une horreur ! déposer de l’argent pour qu’on arrête ces brigands qui dévastent le pays, qui enlèvent nos bestiaux et nous dépouillent de tout ! Mais à qui nous adresserons-nous, si l’autorité ne nous protège