BERTRAND. Rendez-vous, chevalier !
(Il renverse son adversaire dans la poussière.)
LA FOULE. Honneur ! honneur à l’inconnu !
LA COMTESSE, de sa place. Oui, oui, qu’il vienne recevoir le prix !
BERTRAND. Oh ! ma mère m’applaudit aussi sans me connaître ! C’est devant elle que je vais lever ma visière ; quelle joie si elle me pardonne ! Il s’approche du gradin où est sa mère, le comte du Guesclin et le chevalier de La Motte le suivent : il s’incline.) Noble comtesse du Guesclin, c’est pour vous que j’ai combattu ; daignerez-vous m’avoir en grâce ?
(Il se découvre.)
LA COMTESSE. Bertrand !… mon fils !…
RACHEL. Mon pauvre Bertrand !
LE COMTE. Viens que je t’embrasse, mon noble fils. le chevalier. Il sera l’orgueil de votre race, sire comte.
RACHEL. Et celui de la France, croyez-en la devineresse.
TOUS. Oh ! nous n’en doutons plus.
BERTRAND. Ma bonne mère, pardonnez-moi les chagrins que je vous ai donnés.
LA COMTESSE. Je suis trop heureuse pour m’en souvenir.
LE HÉRAUT. Le prix du tournoi est à Bertrand du Guesclin.
LE COMTE, embrassant son fils. Sois toujours brave, mon enfant ! aime ton roi et crains ton Dieu.