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Songez qu’un du Guesclin ne doit pas sortir d’un tournoi sans avoir rompu une lance avec honneur.

LE CHEVALIER. Mais on ne te connaît pas.

BERTRAND. Eh bien ! on apprendra à me connaître aujourd’hui.

LE CHEVALIER. Allons ! qu’il soit comme tu le désires. (Appelant un écuyer.) Armez ce jeune homme.

BERTRAND. Merci, merci !

LE COMTE, s’approchant du chevalier. Quel est ce combattant ?

LE CHEVALIER. Je l’ignore ; mais il a l’air plein de bravoure, et je viens d’ordonner qu’on lui donne un autre équipement.

(Bertrand reparaît brillamment armé.)

LA FOULE. Bravo ! bravo !

LE HÉRAUT. Fermez la barrière, le tournoi commence.

BERTRAND. Oh ! je serai vainqueur.

(Il met la lance en arrêt et attaque un chevalier.)

LE CHEVALIER. Quel démon ! le voilà aux prises avec le plus brave !

LA COMTESSE, du gradin où elle est assise avec sa famille et regardant Bertrand. Quelle intrépidité !

RACHEL. Madame, c’est le même qui tout à l’heure était si mal vêtu.

[Illustration : Du Guesclin renverse un chevalier]

OLIVIER. Quels coups de lance il donne !

JEAN. Comme il est beau à présent ! comme il se sert bien de ses armes !

LA CHÂTELAINE. Sans doute il ne veut pas être connu, car il garde toujours sa visière baissée.

LE CHEVALIER. Courage,