bien ! je vais lui infliger une grande punition : dans huit jours c’est le tournoi de Rennes ; il n’y assistera pas.
BERTRAND. Vous êtes dur, mon oncle.
TROISIÈME TABLEAU.
Grande place publique à Rennes ; les maisons sont tendues de tapisseries, les fenêtres encombrées de spectateurs ; des gradins entourent la place. On aperçoit sur une estrade toute la famille des du Guesclin.
SCÈNE PREMIÈRE.
LA COMTESSE, le comte DU GUESCLIN, OLIVIER et JEAN, leurs fils, la châtelaine de LA MOTTE, RACHEL, puis BERTRAND, la foule.
OLIVIER. Ah ! maman, quel plaisir nous allons avoir ! le tournoi va commencer.
JEAN. J’aperçois mon père sur son beau cheval blanc.
RACHEL, à la comtesse. Comme mon pauvre Bertrand serait joyeux s’il était ici !… et vous l’avez privé de ce plaisir… Oh ! madame, vous êtes bien sévère. Maîtresse, faites-lui grâce, laissez-lui voir ce tournoi, et il changera.
LA COMTESSE. Ma bonne Rachel, tu juges mal mon cœur de mère ; je désirerais revoir l’enfant prodigue, mais sa tante m’a appris qu’il était incorrigible.
LA CHÂTELAINE. Oui ; vous n’en obtiendrez jamais rien par la douceur.