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SCÈNE IV.

BERTRAND, la châtelaine de LA MOTTE.

LA CHÂTELAINE, de la porte de sa maison. Bertrand ! Bertrand ! toujours dans la rue !… Que faites-vous là ?

BERTRAND. Ma tante, je regardais cette épée ; voyez, on dirait qu’elle me regarde. Son acier poli brille comme des yeux.

LA CHÂTELAINE. Vous ne pensez jamais qu’aux armes et aux combats. Bertrand, c’est aujourd’hui le saint jour du dimanche, venez à l’église, et priez Dieu qu’il vous change.

BERTRAND, à part. Oh ! oui, je vais le prier de me donner le casque.

LA CHÂTELAINE. Portez mon livre, et suivez-moi.

BERTRAND. dans l’église. Ma tante, laissez-moi vous attendre ici, sous le portail.

LA CHÂTELAINE. Non, venez vous agenouiller dans la chapelle.

BERTRAND, à part. Oh ! je le vois, je ne pourrai pas m’échapper.

LA FOULE. du dehors. La lutte, la lutte commence ; accourez, lutteurs !

BERTRAND. Comment prier en entendant ces cris ?

LA FOULE. La lutte, la lutte commence ; accourez, lutteurs !

BERTRAND. Je n’y tiens plus… ma tante baisse la tête… Profitons…

(Il s’élance hors de l’église.)