Page:Colet - Enfances celebres, 1868.djvu/40

Cette page n’a pas encore été corrigée

BERTRAND. Je me repentirais plutôt si vous me pardonniez.

LA COMTESSE. Essayons.

LE COMTE. Non, je ne veux pas que mon fils déshonore son sang. Je vais l’enfermer dans le donjon, et, à moins qu’il n’ait des ailes, il ne m’échappera plus.

BERTRAND. La tour fût-elle aussi haute que les clochers de Dinan, je trouverai bien le moyen d’en sortir. Je veux être libre.

DEUXIÈME TABLEAU.

Le théâtre représente l’intérieur d’une maison, à Rennes.

SCÈNE PREMIÈRE.

LE CHEVALIER de LA MOTTE, LA CHÂTELAINE sa femme, assise et brodant.

LE CHEVALIER, lisant. Cette lettre est de votre sœur, la comtesse du Guesclin. Elle vous écrit que son fils aîné lui donne du chagrin, qu’il a fui de la maison paternelle.

LA CHÂTELAINE. Ils n’en feront jamais rien de ce petit misérable-là.

LE CHEVALIER. Ma foi, ils en auraient pu faire un bon soldat ; cela vaudrait mieux que d’en faire un vagabond.

LA CHÂTELAINE. Vous blâmez donc ma sœur ?

LE CHEVALIER. Certainement ; et si Bertrand était mon fils, j’aurais cherché à diriger son caractère au lieu de le faire plier.