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l’ardeur des travailleurs redoubla ; un tombeau fut découvert, il n’avait qu’une inscription, mais pas de sculpture ; Joachim en déblaya avec ses bras l’ouverture, et il en tira radieux deux belles urnes cinéraires couvertes de bas-reliefs.

Les écoliers firent un brancard de feuillage et de fleurs pour rapporter en triomphe au collége cette magnifique trouvaille. Joachim marchait en tête, comme un général d’armée qui revient après une victoire. Il sentait qu’à cette heure ses camarades étaient ses sujets et qu’il pouvait tout leur demander.

» Oh ! mes amis, leur dit-il, si d’abord nous passions à l’hôpital, j’embrasserais mon pauvre père qui serait bien heureux de mon bonheur.

— Oui ! oui ! à l’hôpital, » répétèrent toutes les voix ; et le cortége changea de route. Il s’arrêta quelques instants dans la cour de l’hospice, puis montant un escalier roide il entra dans la chambre blanchie à la chaux et très-propre qu’occupait le pauvre infirme. Grâce au secours que son fils lui apportait chaque dimanche, il avait pu être séparé des autres malades et recevoir des soins particuliers.

[Illustration : Les écoliers firent un brancard]

Le visage blême du vieillard rayonna de joie dans son lit en voyant entrer cette troupe joyeuse conduite par son fils qu’on portait presque en triomphe comme les deux urnes.

En entendant le récit de cette découverte, le bon savetier s’écria ;

» Mon cher fils, te voilà donc célèbre ! »

En effet, ce fut un commencement de renommée pour le jeune Joachim. Le recteur Toppert et les autres autorités