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confitures sèches, de fruits, limonade et choses semblables. En cet endroit-là elle me fit des caresses qui ne sont pas croyables. Enfin, je ne puis pas vous dire combien j’y ai reçu d’honneurs ; car je ne vous écris que le plus succinctement qu’il m’est possible de…[3]. Je m’en ressens extrêmement obligée à M. de Montdory, qui a pris un soin étrange. Je vous prie de prendre la peine de lui écrire par le premier ordinaire pour le remercier, car il le mérite bien. Pour moi, je m’estime extrêmement heureuse d’avoir aidé en quelque façon à une affaire qui peut vous donner du contentement. C’est ce qu’a toujours souhaité avec une extrême passion, Monsieur mon père,

» Votre très-humble et très-obéissante fille et servante,

» Pascal.

» De Paris, ce 4 avril 1639. »

[Note 3 : Mot illisible dans la lettre manuscrite.]

Voici quels étaient les vers adressés à Richelieu et joints à la lettre que nous venons de citer :


Ne vous étonnez pas, incomparable Armand,

Si j’ai mal contenté vos yeux et vos oreilles :

Mon esprit, agité de frayeurs sans pareilles,

Interdit à mon corps et voix et mouvement.

Mais pour me rendre ici capable de vous plaire,

Rappelez de l’exil mon misérable père :

C’est le bien que j’attends d’une insigne bonté ;

Sauvez un innocent d’un péril manifeste :

Ainsi vous me rendrez l’entière liberté

De l’esprit et du corps, de la voix et du geste.