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— Commençons, » s’écria Henri, impatient du combat. Mais comme il s’élançait, il sentit un souffle glisser sur son visage, et une main légère, passant derrière sa tête, arrêta son bras.

» Vous, ma mère ! dit-il en se retournant.

— Moi qui viens pour être votre second, répliqua la duchesse en l’embrassant. Vous aviez raison, mon enfant ; Alexandre est un héros réel : Quinte Curce n’a pas menti.

— Ceci veut dire, ma mère, que ce duel est juste et que je dois le poursuivre. »

Et il brandit de nouveau son épée.

» À moins, reprit la duchesse, que monsieur ne convienne qu’il s’est trompé et ne fasse une double réparation à vous et à Alexandre.

— J’aime mieux le duel, dit Henri tout animé.

— Pourquoi donc ? dit la duchesse en riant. Amener un ennemi à capitulation est aussi glorieux que de le tuer !

— Hum ! je ne sais trop, murmura Henri. Qu’en pensez-vous, monsieur ? dit-il en se tournant vers son adversaire.

— Je pense que vous serez un brave, s’écria l’officier en le pressant attendri dans ses bras, et qu’Alexandre pourrait bien être un de vos aïeux. En attendant que nous ayons découvert cette généalogie perdue, venez, mon enfant, que je vous conduise à votre père et que je lui conte tout ceci. »

Henri se laissa emmener, mais il ne pouvait s’empêcher de murmurer : » Il eût été pourtant bien bon de se battre un peu. »