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mais d’agir. Monsieur de Vassignac, il faut retrouver mon fils ! Allons ! en marche, mes amis. »

Et elle se plaçait en tête de ses serviteurs pour les conduire.

» Non point, madame la duchesse, s’écrièrent-ils tous. Vous n’irez pas à travers la campagne par ce froid horrible. Nous vous jurons de vous ramener notre jeune maître. Laissez-nous faire.

— Oui, laissez-nous faire, répéta le chevalier de Vassignac se piquant d’honneur. Je vais les conduire. » La duchesse de Bouillon ne céda qu’à grand’peine à ces supplications réunies ; et malgré les instances de ses femmes, elle ne voulut point quitter une terrasse du haut de laquelle elle apercevait au loin les torches de ceux qui couraient à la recherche de son enfant ; la troupe de serviteurs, stimulée par M. de Vassignac qui en avait pris le commandement, s’avança jusqu’aux remparts de Sedan. La neige qui recommençait à tomber fouettait les visages et avait recouvert les traces des pas du fugitif.

M. de Vassignac se fit reconnaître des sentinelles et obtint de pénétrer dans la ville ; mais la porte par laquelle il y entra avec sa bande n’était pas la même qu’avait franchie Henri, de sorte que, lorsqu’il demanda au factionnaire s’il n’avait pas vu passer le fils du duc de Bouillon, celui-ci ne sut que répondre. » Allons à l’intendance militaire où couche le duc, dit Vassignac à la troupe des serviteurs ; là nous retrouverons peut-être notre jeune maître, et, s’il n’est pas là, c’est son père qui nous guidera dans nos recherches. »

À l’approche de cette bande portant des flambeaux, l’hôtel de l’intendance s’émut ;