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la rébellion, défendit le jeune roi (Louis XIV), et fut vainqueur du grand Condé, qui commandait les révoltés. Il le contraignit à sortir de France. Il vainquit la Fronde sur tous les points du royaume. Il se maria, en 1653, avec la fille du duc de La Force ; en 1654, il vainquit les Espagnols, à qui le prince de Condé était allé se réunir, et les défit de nouveau en plusieurs rencontres. Enfin la paix de 1659 lui permit de se reposer. Depuis trente ans il faisait la guerre sans avoir séjourné trois mois dans le même lieu. Il fut fait maréchal général des armées en 1660, à l’époque du mariage de Louis XIV. Il abjura le calvinisme en 1658. Il était du conseil du roi pour toutes les questions de politique extérieure. En 1671, il fit la campagne de Hollande, puis celle de Westphalie. Il combattit le fameux comte de Montecuculli, le vainquit et se rendit maître de tout le Palatinat. Cette campagne victorieuse se prolongea jusqu’en 1674. Sa rentrée à Paris et à la cour fut un triomphe. Dans la campagne de 1675, qui fut la dernière, il eut encore à combattre le comte de Montecuculli. Il attira l’ennemi sur un terrain favorable, et déjà il s’écriait : » Je les tiens, ils ne pourront plus m’échapper ! » lorsqu’un boulet, tiré au hasard, vint le frapper au milieu de l’estomac, le 27 juillet 1675. Le même coup emporta le bras du général Saint-Hilaire, qui avait conduit Turenne sur ce terrain fatal ; et comme le fils de ce général versait des larmes : » Ce n’est pas moi qu’il faut pleurer, dit celui-ci en montrant le corps de Turenne, c’est ce grand homme. »

Turenne fut inhumé à Saint-Denis auprès des rois de France, et l’armée éleva un monument à sa gloire sur le lieu-même où il était tombé.