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le Chariot. Cette constellation marque le nord, et sert à se diriger durant la nuit ; puis, par les fortes gelées, il leur désignait le Baudrier d’Orion, composé de trois grandes étoiles du plus vif éclat. C’était ensuite ces deux belles étoiles jumelles appelées les gémeaux Castor et Pollux ; durant l’été, il leur faisait voir la Lyre et le Cygne, deux constellations très-scintillantes.

La lecture de son livre lui avait appris à distinguer les planètes des étoiles ; il savait la place de Mercure, de Vénus, de Mars, de Jupiter et de Saturne. Ces planètes sont aussi belles à l’œil nu que les étoiles de première grandeur ; mais elles n’ont pas cette vivacité et cette vibration de lumière qu’on remarque dans les étoiles. Vénus est surtout d’un éclat extraordinaire quand elle paraît le soir après le coucher du soleil : cela n’arrive que tous les dix-neuf mois. Elle offre alors un spectacle frappant ; on la prend pour un nouvel astre ou pour une comète. Quelquefois même on la distingue en plein jour, et les passants crient au miracle !

Jupiter est aussi très-brillant, mais sa lumière est plus blanche que celle de Vénus ; celle de Mars est rougeâtre, Saturne est d’une couleur plombée ; c’est de toutes les planètes celle qui est la moins éclatante à l’œil à cause de son éloignement.

Le petit Pierre savait tout cela et se plaisait à l’enseigner aux bergers, jusqu’alors indifférents aux magnificences du firmament.

Bientôt la renommée du savoir de l’enfant se répandit dans tout le pays. Ses compagnons d’école, un peu jaloux des préférences que le bon curé avait pour lui, le