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» Le voilà ! le voilà ! il se repose après avoir tout ravagé.

— Pierre ! Pierre ! cria la mère, descends ! viens vers nous, mon enfant !

— Arrive, malheureux ! » criait le père à son tour.

L’enfant, reconnaissant la voix de ses parents, se hâta d’accourir.

» Que fais-tu dehors à cette heure ? dit le père en secouant rudement son fils. Quoi ! petit misérable, tu es sorti par la fenêtre pour aller marauder et voler des fruits ?

— Que dites-vous, mon père ? répliqua l’enfant, dont les sanglots éclatèrent. J’ai eu tort de sortir la nuit sans votre permission ; mais de quoi m’accusez-vous ? voler moi ! oh non ! jamais ! jamais ! Regardez dans mes poches, fouillez-moi, vous ne trouverez que les pages au crayon que j’écris en regardant les étoiles !

[Illustration : Que fais-tu dehors, à cette heure ?]

— Oh ! je le savais bien, dit la mère, qu’il n’était pas capable des méchantes actions dont on l’accusait !

— Femme, tais-toi ! les enfants commencent toujours par mentir quand on les surprend en faute. Qu’il se repente, qu’il s’avoue coupable, ou bien je lui donne une rude correction ! »

L’enfant tomba à genoux devant son père :

» Pardonnez-moi, lui disait-il en lui baisant les mains, pardonnez-moi de vous avoir désobéi en quittant la maison sans votre permission ; mais je n’ai rien fait de mal. Demandez au curé ce qu’il pense de moi, je suis toujours le premier à l’école, je prie le bon Dieu et je lis pendant les heures de récréation !