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chapitre de cette ville. À vingt et un ans il obtint à la fois la chaire de théologie et de philosophie.

Ses lectures favorites étaient Sénèque, Cicéron, Plutarque, Juvénal, Horace, Lucien, Juste Lipse, Érasme ; ses loisirs étaient souvent employés à des travaux anatomiques et astronomiques. Pourvu d’un bénéfice à la cathédrale de Digne, Gassendi donna en 1623 la démission de sa chaire pour se livrer avec plus de liberté à ses travaux scientifiques. Dès l’année suivante, il publia les deux premiers livres de ses Exercitationes paradoxica, adversus Aristotelem, qui firent beaucoup de bruit ; à la suite de cette publication il alla à Paris, voyagea dans les Pays-Bas et la Hollande, se lia avec plusieurs savants, visita les établissements scientifiques et consulta les bibliothèques. Il fit à Marseille, en 1636, plusieurs grandes observations astronomiques et rectifia quelques erreurs des anciens. — Il fut longtemps protégé par le comte d’Alais Louis de Valois, depuis duc d’Angoulême.

On pensa un instant à lui pour l’éducation de Louis XIV ; en 1646, il fut nommé lecteur de mathématiques au collège de France, par les soins de l’archevêque de Lyon, frère du cardinal de Richelieu : mais il n’obtint jamais la faveur de ce premier ministre. La reine Christine de Suède fut en correspondance avec Gassendi qui lui écrivit une fort belle lettre sur son abdication ; Frédéric III, roi de Danemark, deux papes, plusieurs princes français, le cardinal de Retz et la grande Mademoiselle témoignèrent une très-vive estime à Gassendi.

Son cours au collège de France lui attirait une affluence nombreuse d’auditeurs ; il mit en honneur l’étude de l’astronomie négligée jusque-là. L’enseignement fatigua sa poitrine, et, après avoir langui et souffert quelque temps, il mourut le 14 octobre 1655, des suites d’une saignée mal appliquée qui lui fut faite. Gassendi fut en relation avec