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frère, me débarrasser de cette femme comme tu m’as débarrassé du souci de gérer ma fortune !

L’abbé eut un sourire atroce, et il serra la main de son frère.

Le soir de ce jour, la marquise descendit à souper comme de coutume ; elle voulait dérober à ses enfants et à ses gens ces dissensions intérieures ; triste et malade, elle mangea peu, elle goûta seulement à un mets qu’elle aimait beaucoup, c’était une crème à l’amande[1]. À peine en eut-elle avalé quelques cuillerées, que des coliques horribles la contraignirent à quitter la table : elle crut comprendre, mais elle n’osa exprimer ses soupçons ; les soins de ses femmes la soulagèrent. Elle échappait à peine à cette crise lorsqu’un domestique lui annonça que le

  1. Historique.