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sensées prononcées par un pauvre fou ; rien n’est vrai dans ces paroles, rien que le délire d’une imagination malade qui m’égare souvent. Pardonnez-moi l’impression pénible que je vous ai laissée, puisque cette impression vous est revenue. — Ainsi, Rincio, rien n’est vrai dans cette prédiction, reprit amèrement la marquise ; ainsi vous ne prévoyez rien de fatal dans ma destinée ? Oh ! dans ce cas, Rincio, je suis meilleure devineresse que vous, car je me sens, dès ce jour, vouée à quelque horrible catastrophe. — S’il en est ainsi, madame, s’écria vivement le jeune chanteur, si quelque malheur vous menace, oh ! comptez sur moi, permettez-moi de veiller sur vous ; je ne suis rien dans ce monde, ma vie n’est utile à personne, la mort me serait douce ; oh ! laissez-moi vous servir, ne repoussez pas l’appui du pauvre Rincio. Et en prononçant