la musique. Souvent il lui envoyait ce jeune chanteur italien dont le chant avait autrefois ému Diane ; c’était toujours un jeune homme pâle, timide et mélancolique ; il paraissait heureux de chanter pour distraire Diane qui parfois l’accompagnait sur le luth ou la viole d’amour.
Telle était la vie de la marquise de Gange, lorsque l’abbé et le chevalier reparurent dans la maison de leur frère ; la sagacité de l’abbé eut bientôt pénétré la désunion qui existait entre les deux époux ; il l’avait prévue, il songea à en profiter habilement : il se rendit utile à son frère, il redevint son intendant en chef, et le marquis, entraîné par de ruineuses dépenses, trouva commode d’avoir un trésorier complaisant, qui ne lui faisait aucune observation sur la dilapidation des biens de sa femme. Insensiblement, l’abbé devint le maître absolu dans la maison de