Page:Colet - Deux mois d emotions - 1843.djvu/90

Cette page n’a pas encore été corrigée

d’égoïstes instincts. À son tour, elle essaya de chercher dans le monde une distraction à son chagrin, et certes, si son âme élevée avait pu être satisfaite par les jouissances de la vanité, elle aurait trouvé dans les hommages qu’on lui rendit alors une douce vengeance de la conduite de son mari : jamais Diane n’avait paru plus belle aux hommes intelligents ; les chagrins, les angoisses et les joies de la maternité avaient donné à son visage ce cachet de beauté intellectuelle qu’on n’acquiert guère avant trente ans. Mais Diane se lassa des hommages du monde. Le vice-légat, qui avait pour elle une affection toute paternelle et une vive sympathie d’esprit, voulut distraire cette gracieuse imagination qu’une tristesse sombre atteignait déjà ; il inspira à Diane le goût des lettres, il lui fit lire les poètes italiens, et l’engagea à cultiver le talent naturel qu’elle avait pour